jeudi 15 mai 2008

La magie des Calanques (3)

07 mai 2008 : une journée ambitieuse est au programme. Au menu : mise en jambe sur le socle de la Chandelle avec les 9 longueurs de voie du Temple (5c max) puis petit détour par la Paroi des Toits pour se finir dans du 7 s'il ne fait pas trop chaud.

Le petit-déjeuner avalé, nous passons le Col de la Gineste et rejoignons le parking de la fac de Luminy avec beaucoup plus de facilité qu'à notre précédente visite en 2007.
Le beau temps est revenu sur la région et à la lumière matinale, nous cheminons dans le massif en direction la Grande Candelle. La vue sur la mer et la Calanque de Sugiton est superbe.



Au fur et à mesure que nous nous en rapprochons, la falaise du socle se fait de plus en plus impressionnante et le stress commence à monter chez Pauline. Nous atteignons enfin le pied de la paroi et nous repérons sans peine la fissure de la première longueur de la voie du Temple. La falaise est à l'ombre, ce qui nous promet une escalade agréable, à l'abri des grosses chaleurs.

Comme a chaque grande voie, l'appréhension est alors à son comble chez Pauline, qui en vient à se demander ce qu'elle fait là et pourquoi diable elle a tant insisté pour venir passer quelques jours dans les Calanques faire des voies en plusieurs longueurs ! De mon côté, c'est un mélange d'excitation et une pointe de stress qui m'accompagne pendant que nous nous équipons.

Deux cordées rejoignent le socle au moment où je m'élance dans la première longueur. Le rocher se révèle moins patiné que je ne l'aurai imaginé et l'escalade en fissure plutôt agréable. Les deux premières longueurs (4c et 5c) étant assez courtes, je ne m'arrête comme prévu qu'au second relais. Ce dernier, peu confortable, est posé en pleine paroi. Pauline m'y rejoint rapidement. La moindre du difficulté du 5c n'a pas vraiment réussi à la détendre et je repars aussitôt pour minimiser le temps passé au relais.



La longueur de 5c (là encore plutôt facile) me mène à une toute petite terrasse sur laquelle est plantée un grand pin. J'équipe un relai pour le coup hyper confort et m'adosse à l'arbre pour assurer Pauline. Le sourire n'est pas loin quand elle me rejoint sans difficulté à mon relais 2 étoiles en me précisant (inutilement) qu'elle se sent beaucoup mieux ! La peur est restée au relais précédent.

Une courte traversée en 4c nous conduit à une grande terrasse au soleil et à un dièdre en 5a où
la patine rend la longueur peu agréable. La suite de l'ascension se fera au soleil mais le vent marin nous protège de la chaleur. Le dièdre débouche au sommet d'une sorte d'éperon et la vue au relais est grandiose, la Calanque de Sugiton s'étirant mollement à quelques 150 m sous nous ! Pauline est à ce moment là paradoxalement totalement détendue. Le sourire illumine son visage et elle en oublie même presque de se vacher !

15 m de "marche raide avec les mains" plus loin (2b+), nous voilà sur une terrasse au départ de ce qui sera pour nous l'avant-dernière longueur, ayant décidé d'enchaîner les deux dernières assez courte d'une seule traite.
Si la longueur qui s'annonce n'est pas la plus difficile (5b+), l'équipement semble cette fois beaucoup plus aéré qu'auparavant. Le premier point assez haut n'est pas forcément très encourageant. De plus, si jusqu'à présent le rocher avait été très compact, il semble dans cette longueur beaucoup plus friable. Après la désormais habituelle "photo au relais", me voila parti à la rencontre de ce spit qui me nargue quelques mètres au dessus.

Comme prévu, le rocher est peu fiable et je dois tester chacune de mes prises. J’évite les blocs branlants et j’avance doucement de peur de faire tomber des pierres sur Pauline qui m’assure en dessous. Heureusement, le relais est plutôt excentré de l’axe de la voie. Je finis par cliper la première dégaine et m’engage dans un dièdre au rocher hasardeux.
L'équipement moins confort qu’au départ de la grande voie, le rocher peu fiable et un dièdre gazeux font monter la pression. L'escalade se fait lente et concentrée (il y a des "plombs" qu'on n'a pas trop envie de prendre). Au dessous de moi, la vue sur le relais de Pauline est magnifique !




A la sortie du dièdre, le topo indique une traversée vers la gauche. Si j'aperçois la terrasse où j'imagine se trouve le relais, je ne vois aucun point si ce n'est ceux qui équipent sur ma droite la fissure de la variante en 5c+. J'hésite un moment à la prendre, puis décide d'aller voir un peu plus à gauche. La traversée est facile et après 3 ou 4 mouvements, j'aperçois le spit suivant. Quelques minutes après, je suis au relais après ce qui aura été pour moi la longueur la plus impressionnante de la voie (comme quoi, la cotation ne fait pas tout !).
Les deux dernières longueurs se feront dans une ambiance beaucoup moins gazeuse même si le rocher est là encore peu purgé : Pauline se retrouvera même avec un bloc de la taille d'un ballon de rugby dans la main.

Nous déboucherons finalement sur une plateforme au sommet du socle. La vue y est superbe et nous sommes tous les deux aux anges !



Là, Pauline reprend les commandes, à nouveau dans son élément, en vrai montagnarde qui se respecte, dans les pierriers et les chemins escarpés. C'est moi qui reprend le flambeau du stress mais nous trouvons finalement sans trop de peine le couloir de descente et après un bon pique-nique à l'ombre d'un pin, rejoignons le chemin menant au col de Sugiton.
Après avoir récupéré la bouteille d'eau cachée à l'allée sous du romarin, nous descendons comme prévu vers la Calanque de Sugiton pour rejoindre la paroi des Toits. A l'arrivée, comme je le craignais, plus question d'escalade : la paroi est un véritable four solaire à l'abri du mistral !
Tant pis, ça sera pour une autre fois !



Nous rentrons donc au camping, non sans faire un petit détour Marseillais pour profiter des bouchons de 17h et accessoirement récupérer des lentilles de contact pour Pauline.

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